La tour-lanterne
Une tour-lanterne est une construction ayant la forme d'une tour, percée de fenêtres afin de faire entrer la lumière au sein d'un édifice. On en trouve dans des églises romanes ou gothiques, comme la cathédrale de Laon, par exemple. Celle qui se situe dans la nécropole de Notre-Dame de Lorette est donc particulière car elle ne fait pas partie d'un édifice religieux et son rôle n'est pas de faire pénétrer la lumière à l'intérieur d'une construction mais au contraire de la diffuser à l'extérieur puisqu'elle est dotée, en son sommet, d'un projecteur qui éclaire les alentours dans un rayon de 70 kilomètres, comme un phare côtier. Elle est ainsi destinée à rappeler le souvenir des milliers de combattants enterrés dans la nécropole et notamment de ceux dont les restes non identifiés ont été déposés dans les ossuaires, dont le principal se trouve sous la tour.
Celle-ci est l'oeuvre de Louis-Marie Cordonnier, architecte de la chapelle et elle s'élève à 52 mètres de hauteur, sa base formant un carré de 12 mètres de côté. La première pierre fut posée par le maréchal Pétain, le 19 juin 1921 et le dimanche 21 mai 1922, l'ossuaire de la tour reçut la bénédiction de Monseigneur Ceretti, nonce apostolique, en présence du maréchal Foch et d'une foule immense de 30 000 personnes (selon un article du journal La Croix daté du 23 mai 1922). La tour-lanterne a été inaugurée le 2 août 1925 par le Président du Conseil Paul Painlevé lors d'une cérémonie ayant réuni également des dizaines de milliers de personnes.
Pose de la première pierre
Construction de la tour-lanterne
Bénédiction de l'ossuaire
Inauguration en 1925
La crypte de la tour-lanterne se compose de vingt-cinq caveaux et la partie visible comporte quatre groupes de huit cercueils.
En outre, les corps de soldats inconnus des autres conflits du 20ème siècle ont pris place dans la crypte : en 1950, un soldat inconnu de la Seconde Guerre mondiale, en 1977, un autre, tué en Afrique du Nord et en 1980, un dernier, mort en Indochine. Enfin, les cendres d'un déporté disparu dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale y ont également été déposées en 1955.
La tour-lanterne a figuré sur un timbre-poste consacré à la colline de Notre-Dame de Lorette, émis en 1978 à 7 millions d'exemplaires.