La chapelle Notre-Dame de Lorette

Les origines du sanctuaire dédié à Notre-Dame de Lorette

La colline de Lorette fait partie du territoire de la commune d'Ablain Saint-Nazaire et un premier oratoire y fut édifié en 1727 par Florent Guilbert, peintre originaire du village, qui fut guéri lors d'un pélerinage en Italie, au sanctuaire marial de Loreto (Lorette),  qui se trouve dans la province d'Ancône. L'édifice devint rapidement un lieu de pélerinage fréquenté par les habitants de la région qui substituèrent au nom originel du site (le mont Coquaine) celui de Notre-Dame de Lorette. Cet oratoire fut détruit en 1794, pendant la Révolution française, mais les visiteurs improvisèrent une chapelle de fortune sous un tilleul qui avait été planté à proximité. 

En 1815, le curé d'Ablain Saint-Nazaire obtint du préfet et de l'évêque d'Arras l'autorisation de reconstruire, avec l'aide de volontaires, une chapelle dans laquelle une première messe fut célébrée à l'occasion de la fête de la Nativité de la Vierge Marie, le 8 septembre 1819. Le nombre de pélerins croissant au fil des années, l'évêque d'Arras autorisa une extension de la chapelle et la célébration de la messe chaque jour de la neuvaine précédant cette fête de la Nativité du 8 septembre. La chapelle se trouva au coeur des combats qui dévastèrent la colline au début de la Première Guerre mondiale et elle fut détruite en mai 1915. Le culte à la Vierge Marie est donc très ancien sur la colline et a donné son nom tant au lieu lui-même qu'à la Nécropole nationale. La neuvaine à Notre-Dame de Lorette a toujours lieu aujourd'hui (voir cette page).

 

 

L'ancienne chapelle, avant la guerre

 

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Chapelle

 

 

 

La chapelle en ruine en mai 1915

 

 

Chapelle

 

 

Les combattants édifièrent eux-mêmes un petit oratoire, à l'emplacement de l'ancienne chapelle.

 

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 A la fin de la guerre, une modeste chapelle provisoire fut élevée dans l'attente de la construction de l'édifice actuel.

 

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La construction de la chapelle

La chapelle, tout comme la tour-lanterne, est l'oeuvre de l'architecte lillois Louis-Marie Cordonnier, qui édifia ou restaura plusieurs églises dans la région Nord Pas-de-Calais ainsi que la célèbre basilique de Lisieux, qui présente une ressemblance évidente avec la chapelle de Notre-Dame de Lorette. La construction débuta en 1923 et une première bénédiction eut lieu au moment de l'achèvement du gros-oeuvre en mai 1927. Le maître-autel a été consacré le 7 octobre 1931 et la chapelle elle-même l'a été par Monseigneur Dutoit le 5 septembre 1937.

 

Le projet de l'architecte

 

Projet

 

 

La chapelle en construction en 927

  

Construction

 

 

Petite visite guidée

De style romano-byzantin, la chapelle est en forme de croix latine et ses murs sont parés de pierre de Givet reconstituée. Elle fait 46 mètres de long sur 14 mètres de large, son transept mesurant 30 mètres. Elle présente la particularité d'être dotée d'une coupole située à la croisée du transept qui culmine à 34 mètres de hauteur ainsi que d'un autel extérieur surmonté d'un baldaquin, devant l'entrée principale, destiné à permettre la célébration des offices à l'extérieur.  

Au fronton extérieur, au dessus de l'entrée, figure la dédicace suivante à la Vierge Marie : 

 

"O Toi qui du sein des douleurs

enfantas la Sainte Espérance

A Toi ce temple né des pleurs

Offerts par les femmes de France"

 

Le pélerin ou le visiteur qui entre dans la chapelle est accueilli par un grand Christ glorieux qui ouvre les bras, représenté dans le choeur, lequel est entièrement  décoré de mosaïques multicolores.

Choeur de la chapelle

Autel

Autel

 

Maître-autel

Maitre-autel

 

 

 

On remarque également d'emblée les très nombreuses plaques de marbre qui recouvrent le bas des murs de la chapelle et qui sont destinées, par la volonté de leurs familles, à rappeler la mémoire de nombreux soldats tués lors des batailles qui se sont déroulées dans la région. L'une d'elles, fixée à droite en entrant dans la chapelle, rappelle la disparition, le 9 mai 1915, au cours de la bataille d'Artois, du vainqueur du Tour de France 1909, le luxembourgeois François Faber, engagé dans la Légion étrangère en août 1914. Ce travail de mémoire est toujours vivace aujourd'hui, de nouvelles plaques étant encore posées chaque année par des descendants de combattants de la Grande guerre.

 

Dans la partie gauche du transept de la chapelle, se trouve un monument élevé sur la tombe de Monseigneur Eugène Julien, évêque d'Arras à partir de 1917 et l'un des fondateurs de l'association du Monument de Notre-Dame de Lorette. Décédé en mars 1930, il fut, ainsi qu'il le souhaitait, inhumé dans la chapelle qu'il avait contribué à faire édifier afin que son souvenir reste associé à celui des soldats morts durant la première guerre mondiale. Un autel latéral est élevé dans cette même partie de l'église, surmonté du calvaire mutilé de Carency, qui était érigé, avant le début de la guerre à l'entrée de ce village situé à proximité de la colline de Lorette. Un second autel latéral se trouve dans l'autre partie du transept. Il est surmonté du tryptique de Notre-Dame de Czestochowa, qui fut apporté dans la chapelle le 16 juin 1935 par une foule de 15 000 catholiques représentant les 100 000 polonais qui résidaient alors dans le diocèse d'Arras. Il s'agit d'une copie de la célèbre icône de la Madone noire, placée dans la basilique du monastère de Jasna Gora à Czestochowa en Pologne et qui attire en ce lieu les pélerins du monde entier depuis le 14ème siècle. Cette oeuvre a été réalisée par l'artiste Jean Gaudin qui a décoré la chapelle de Notre-Dame de Lorette.

 

Monument de Monseigneur Julien

 

Monseigneur julien

 

 

Cette partie droite du transept abrite la statue de Notre-Dame de Lorette, la Vierge Marie étant représentée avec son Fils Jésus dans les bras, assise sur la maison miraculeuse portée par deux anges aux ailes refermées. Pour comprendre cette représentation, il faut se rappeler que le sanctuaire de Loreto en Italie comporte une basilique dans laquelle se trouve la Santa Casa, c'est-à-dire la maison qu'une ancienne tradition considère comme celle où vécut la Vierge Marie et qui aurait été emportée par un cortège d'anges et transportée en Italie, à la fin du 13ème siècle, en 1294. Telle est l'origine du culte voué à Notre-Dame de Lorette.  

 

Statue de Notre-Dame de Lorette

 
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Dans la partie gauche du transept figure également un panneau qui rappelle la mémoire de Louise de Bettignies, agent secret français durant la Première guerre mondiale, qui mourut en captivité en 1918.

La chapelle a été entièrement restaurée en 2018-2019 et ses mosaïques ont retrouvé un éclat remarquable, qui s'était perdu au fil du temps.

Chapelle vue de la tribune

Chapelle vue de la tribune 1

 

 

 

Les vitraux

La chapelle contient des vitraux représentant la France, combattante (transept gauche) et triomphante (transept droit), des saintes et saints (sainte Barbe, sainte Clotilde, sainte Geneviève, sainte Jeanne d'Arc et saint Georges) mais aussi quelques personnages ayant marqué l'histoire de France de leur empreinte, tels que Charlemagne, Philippe Auguste, saint Louis, Godefroy de Bouillon et Charles Martel. 

 

Charlemagne

 

Charlemagne

 

 

 

Sainte Barbe

 

Sainte Barbe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La France triomphante 

  

La France triomphante

 

 

 

Saint Louis

  

Saint Louis

L'orgue A. Cavaillé-Coll

Dans la tribune de la chapelle est installé un orgue de deux claviers et pédalier de 14 jeux, construit par un facteur d'orgues très réputé, Aristide Cavaillé-Coll, à qui l'on doit quelques-uns des plus beaux instruments du 19ème siècle, tels que les orgues de la cathédrale Notre-Dame ou de l'église Saint-Sulpice à Paris ou celles de la cathédrale de Saint-Omer. Il s'agit donc d'un instrument de type romantique,  c'est-à-dire spécialement adapté à la musique écrite à partir du 19ème sicècle.

 

 

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L'instrument a été installé dans la chapelle en 1932 et provient de l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris. Il a fait l'objet d'un relevage, durant l'été 2014, destiné notamment à en parfaire la qualité musicale. Les travaux ont été réalisés par le facteur d'orgues Quentin Requier et par l'harmoniste Jean-Marie Tricoteaux. Ils se sont achevés fin août, ce qui a donné lieu à une journée particulière, le dimanche 31, au cours de laquelle un concert a été donné à 16 heures.

 

 La composition de l'instrument est la suivante :

 

Grand-orgue

Bourdon 16, Montre 8, Bourdon 8, Flûte harmonique 8, Salicional 8, Prestant 4

 

Récit expressif

Cor de nuit 8, Viole de gambe 8, Voix céleste 8, Flûte octaviante 4, Plein-jeu de 4 rangs, Basson 16, Trompette 8, Basson-Hautbois 8

 

Pédale

Soubasse 16, Flûte 8, Bourdon 8, Basson 16 (jeux empruntés aux claviers)

 

Vous pouvez apprécier la qualité musicale de l'instrument en visionnant cette vidéo d'un concert donné le 25 septembre 2011 par David Dupire (La Prière de César Franck).

 

 

 

 Les organistes désireux de découvrir et jouer l'orgue de la chapelle sont les bienvenus et sont priés d'envoyer un message par le site internet (rubrique contact) afin de planifier leur venue.